LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE 2

LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE 2

Elodie de Sylvestre Ourega : Un printemps délicat

Si certains font danser leurs plumes  au rythme de l’Amour, d’autres à contrario l’utilisent pour magnifier la nature. De même il y a ceux pour qui seul le beau est  la raison d’être de la littérature. Une littérature parfois hermétique.

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Outre cela, ils y a ces auteurs là qui mettent sur la table, des maux que le commun des mortels passe sous silence. Des maux qui jaunissent la société actuelle. D’innombrables interrogations qui font appréhender demain avec perturbation. Des créations littéraires qui remettent en cause, qui indexent et qui interpellent. Parmi elles, ELODIE.  Ce recueil de nouvelles  de  121 pages a été  édité par les éditions BALAFONS. Son auteur,  Sylvestre Ourega  signe ici sa deuxième parution après LA VEUVE DOREE. ELODIE, quelle est donc cette gangrène mise à découvert ?

‘’La famille kouamé est dans la tourmente !’’ p.07. Une première phrase qui plante un décor  d’anxiété.  Une tourmente très acerbe, quand on sait qu’une vie est en danger. La disparition de minette rend plus malade Andrea, sa meilleure amie ,que les autres membres de la  famille. On craint plus pour Andréa que  pour la disparue. Et bien, ‘’OU EST PASSEE MINETTE ?’’  , d’ailleurs qui est cette Minette qui suscite tant d’admirations ! Pour sûr c’est une belle petite créature dont les jeunes raffolent… finira t-elle-  dans une marmite nocturne ? 

L’euphorie, le désir d’indépendance un peu trop précaire,  l’insouciance voilà l’image d’une jeunesse  qui enjambe les étapes les plus importantes de la vie. On est tenté de dire « génération pressée pressée ». D’ailleurs notre auteur nous l’illustre si bien avec sa deuxième nouvelle ‘’SONIA ‘’ . Ah Sonia ! Cette enfant expérimentant vraiment trop tôt la vie de couple… une chose est certaine, on ne se met  pas le doigt dans la braise sans se brûler. A  côté de la petite Sonia, ‘’ ELODIE ‘’. Certes différentes à tout point de vue, mais le sort ne l’a pas épargné. Notre vertueuse Elodie ! Elle, si complice avec ses parents, s’est enfermée dans un mutisme tragique le jour ou l’irréparable arriva. Pourquoi ?  Pourquoi des jeunes filles se perdent sous le regard coupable de leurs parents ?  Pourquoi les parents  si près mais en même temps trop loin de leurs enfants ?  Connait-on vraiment sa progéniture… ‘’Amitié meurtrière’’ ‘’ Le matelas’’ ‘’ le repenti’’ ‘’ la femme de mon père ‘’  sont autant de nouvelles qui caricaturent ces jeunes  en proie à la violence, à la drogue, au sexe.  Une violence  qui témoigne d’une blessure intérieure. Une toxicomanie comme seul refuge face aux vicissitudes de la vie. Le sexe, la plus grande curiosité des jeunes. Et bien souvent la fin laisse à désirer. Dans toute cette ambiance ou sont les papas ? Ils ont tout simplement démissionné comme nous le lisons dans ces nouvelles. Qui a dit que l’éducation d’un enfant repose uniquement sur la mère ?  Notre auteur nous en donne l’exemple. L’enfant a besoin de ses deux parents. Car une famille déséquilibrée, une jeunesse désemparée.  Certes la société y est pour quelque chose dans cette dérive vertigineuse de cette jeune génération, mais celle-ci peut se montrer aussi responsable. Capable d’assumer ses erreurs, et de dire « non » quand cela implique sa survie. ‘’ Justice aveugle ‘’ ‘’ ça aurait pu être pire !’’  Sonnent  comme le glas de la prise de conscience de la part des jeunes. L’auteur le faisant,  semble dire à cette génération qu’elle peut et qu’elle doit se débarrasser de ce manteau de vices  juvéniles pour embrasser ce printemps de la vie avec calme. Gage d’un avenir certain. Dans le silence, observez la vie. Car elle nous parle, alors rien que le calme pour décrypter ses voies.

Dépravations des mœurs, délinquance juvénile, génération perdue …et nous en passons. Voilà des thèmes sur lesquels le monde spécule. Et on s’accuse mutuellement. Mais quel est le véritable problème ?  Voici la plus grande interrogation.  SYLVESTRE Ourega  avec des fins tragiques interpellent la jeunesse. Il en appelle plus à une prise de conscience de la part de ces derniers. Il fait bien. Car la plus grande victime c’est elle. Pire, cette jeunesse est censée être le futur de nos nations. Alors il lui appartient de réaliser que sa jeunesse n’est pas une feuille de brouillon. L’auteur le dit trop bien  à la page 43‘’chers petits amis, la jeunesse est le printemps de votre vie. Vous n’en aurez pas deux.ne la gaspillez pas…’’. Quelqu’un d’autre dira ‘’ jeune, demain t’appartient !’’ . Nul n’est à l’abri des erreurs, mais tant qu’il est possible de faire l’économie de certaines expériences aux conséquences fâcheuses, luttons à cet effet.

Lisibilité linguistique ostensible. Une écriture  émotionnelle. Le style coulé de l’auteur nous montre une volonté de justesse dans le mot  en quête du rythme parfait. Parlant de cohérence dans le personnage, nous percevons difficilement « MINETTE » dans la première nouvelle. Une personnification qui apporte toutefois une touche particulière à cette plume.

 CE que tu refuses d’apprendre dans le calme la vie te l’apprendra dans les larmes. L’école de la vie, une autre réalité à laquelle les parents doivent préparer aussi leurs enfants.

Un livre de jeunesse à se procurer pour son contenu enrichissant.

 

Atte Sostene

Elodie de Sylvestre Ourega. Editions balafons. 2013

 

 

 

 



25/10/2014
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