LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE 2

LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE 2

« AFFRES, HICS D’AUJOURD’HUI » : 400 TEMPÊTES AU MILIEU DE L’AFRIQUE

« Affres, hics d’aujourd’hui », c’est 21 Nouvelles perméables de 232 pages qui vont dans les pores avec chars et flingues pour cogner, écorcher, marcher sur la conscience. C’est une mélopée de 400 triangles de fascination qui refusent d’aller seuls, portant sur leurs dos les charges de la vie. Ses balafres nous suivent partout où nous voulons aller.

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Evidemment : les lignes des textes de Awaba sont poreuses. Et les roches qui en découlent choquent, entrechoquent et parlent avec délicatesse… Il n’y a pas de hasard. Et chacune de nos actions détermine le poids de la vie sur nos croisières. On est donc ce qu’on sème.

 

L’arme des queues d’un renouveau est dans ce livre. L’école des habiletés à la longue manche y fait son nid, riant à ciel ouvert. Mieux encore, le parfum magnétique de ce livre réside dans sa grande simplicité. Corsage correct aux décolletés concis. Contenu pressé par un style simple, émaillé et innovant. C’est le voyage élégant des jargons où 12 pays se croisent, 12 cultures différentes s’entremêlent avec la manière. C’est une compile d’histoires aéroportées, aux pouvoirs de séduction étonnants, avec des scénarii de mainforte faits pour être joués dans les salles de cinéma. Orchestre de dialectiques réussies. Humour écrasant. Des jeux dramatiques intelligemment menés. On ne s’ennuie pas. On rit tant l’humour laissé par la plume de cette jeune auteure insiste. On pleure quand les tempêtes caressent notre âme. Et on se confond à ces personnages presque réels, à leurs vies d’ « Affres (et de) hics ».

Lire Awaba, c’est comme écouter une brillante petite fille raconter une histoire avec sa voix impérative et une aura majuscule. Ce qui se passe après ? C’est une grande émotion. On coule des larmes. Et les yeux garnis d’amour, on serre la petite fille. Même le diable dans son lit ne résiste à une telle fête.

 

Cependant, et ce malgré la qualité indiscutable du livre et la presque rigueur de l’éditeur, quelques fautes sortent la langue. Et la plus flagrante, sans avoir même à ouvrir le livre, nous livre son effigie à la quatrième de couverture en cassant le cou de la conjugaison « (…) Quant à vous chers lecteurs… vous ne serez pas déçu… ». L’utilisation abusive de « ça » et « comme ça » dans le dialogue comme dans le récit à toutes les 5 pages épouse la monotonie et le presque manque d’inspiration. Et c’est le lieu de rappeler à l’éditeur que ce beau recueil de nouvelles n’a pas de table de matière, qu’il s’y attèle à la réédition. 

 

Mais ce bref passage n’empiète en rien la qualité du livre de Awaba : contenu et contenant. Et pour une première, on a juste envie de serrer cette « brillante petite fille ».  

 

Manchini Defela

Journaliste Critique Littéraire



14/11/2014
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